Des causes d'annulation des ablutions


Les ablutions sont obligatoires dans les cas qui seront énumérés ci-dessus. Sans être exhaustif, nous en donnons l’essentiel et les plus courants. D’autres seront mentionnés au cours de l’exposé.
 Trois causes principales entraînent la nécessité d’effectuer les ablutions: l’urine, le retour des selles et l’odeur émanant de la partie postérieure.
 L’Envoyé de Dieu a dit: “Si l’un de vous ressent un besoin naturel et éprouve un doute quant à savoir si la chose est sortie de son ventre, il ne doit pas pour autant quitter le lieu de prière à moins qu’il n’entende un son ou renifle une odeur”. C’est dire que le fait d’avoir une impression de l’acte n’est pas une condition d’annulation. Il faut en avoir plutôt la certitude.
 Ceci est confirmé par cet événement: L’oncle paternel de Temîm rapporte qu’un jour, devant l’Envoyé de Dieu, on plaignit un homme qui s’imaginait avoir commis quelque incongruité pendant la prière. “Cet homme, répondit le Prophète r, ne doit pas interrompre sa prière tant qu’il n’a entendu aucun bruit ni senti une odeur”.

Deux autres raisons d’annulation des ablutions portent sur l’absence de conscience: le profond sommeil et la perte de la raison.
Dans les deux cas, l’individu n’est pas dans un état de discernement. Cependant, les ablutions ne se renouvellent pas obligatoirement s’il arrive à une personne de somnoler dans une position assise. Anas en donne cette confirmation: “Les compagnons du Prophète r attendaient la prière de la nuit (al-‘ishâ), agitant la tête de sommeil, puis se levaient et s’acquittaient de leur prière sans qu’ils fassent leurs ablutions”.
Il n’en est pas de même de l’inhibition des facultés mentales à la suite d’une crise de folie, d’un évanouissement ou de l’ivresse, quelles que soient la durée ou la position dans laquelle se trouve l’individu, car ces états produisent des effets de transport plus profonds que le sommeil. A ce sujet les ‘uléma sont unanimement d’accord.

Une autre cause d’annulation des ablutions réside dans le toucher du sexe, même si la personne concernée ne se trouve pas en état d’excitation.
Contrairement aux hanafites, portés sur la tolérance en ce domaine, les mâlikites, les hanbalites et les shâfi‘ites l’attestent en s’appuyant sur des hadîths tel que celui-ci : “Quiconque touche son sexe ne doit pas s’approcher de la prière avant de faire ses ablutions”.

Il est à faire remarquer que le fait d’embrasser ou de toucher une femme sans arrière pensée ne constitue pas une cause d’annulation. Selon As-Sayyida Aïsha, il arrivait au Prophète r d’embrasser certaines de ses épouses et il allait ensuite faire sa prière sans renouveler ses ablutions.

 Enfin, il est à signaler que l’écoulement du sang d’une petite blessure n’occasionne pas l’invalidation des ablutions (sauf chez l’école hanafite). Il est néanmoins nécessaire d’effacer les traces des impuretés imprégnant aussi bien le corps que les vêtements.

 Avant d’examiner plus en détail la question des ablutions, notons la pratique de ce qui est appelé al-istinjâ’: nettoyage des parties intimes à la sortie des latrines en employant essentiellement de l’eau, celle-ci étant la matière la plus purifiante. On ne pratique pas l’istinjâ’ après un simple vent (pet)
 Des invocations (du‘â’) sont faites en rentrant aux toilettes et en sortant. En rentrant, le croyant dit: “Seigneur ! je cherche refuge auprès de Toi contre la malveillance et les actions ignobles”.
 Allâhumma innî a‘ûdhu bika mina-l-khubthi wal khabâ’ith.
 En sortant, il prononce cette formule: “Louange à Dieu qui m’a permi de me débarrasser des choses nuisibles et m’a conservé en bonne santé”.
 Al-hamdu lillâhi l-ladhî adh-haba ‘annî al-adhâ wa ‘âfanî.
 Ainsi, l’orant, dans ses prières, s’adresse à son Créateur dans un complet état de pureté. Dans un hadîth qudsî, Dieu a dit: “Si Mon serviteur a perdu son état de pureté rituelle sans avoir ensuite effectué une ablution, il a commis une injustice à Mon égard. S’il a effectué l’ablution sans prier ensuite, il a commis une injustice à Mon égard. S’il a prié sans M’invoquer ensuite, il a commis une injustice à Mon égard. S’il M’a adressé une demande demeurée sans réponse de Ma part, c’est une injustice. Or, Je ne suis pas un Seigneur qui commet l’injustice.

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