1. Les ayant-droits à l’imâmat:
La fonction d’imâm incombe à celui qui sait le mieux réciter par cœur le Coran. La préférence va à celui qui maîtrise la lecture du Livre et connaît en même temps la Sunna. Dans le cas où plusieurs personnes possèdent ces deux sciences, il appartient au plus âgé de diriger la prière. Telles sont les particularités indiquées par l’Envoyé de Dieu.
Il reste aussi cette condition: l’agrément des gens. Le Prophète r a dit: “Il n’est licite, à un homme qui croit en Dieu et en la vie dernière, de diriger la prière des gens qu’avec le consentement de ces derniers”.
Il déclara en une autre circonstance que “La prière ne s’élèvera pas au dessus de leur tête ne serait-ce que d’un empan”, désignant par là ceux qui prient derrière une personne qu’ils n’aiment pas en raison de ses insuffisances doctrinales en matière de religion ou parce qu’il est connu pour son despotisme ou tout simplement pour son comportement injuste avec ses semblables.
* La prière peut être dirigée aussi bien par un enfant sensé et raisonnable que par un aveugle. ‘Amrû Ibn Salma a dirigé l’office de son peuple alors qu’il n’avait que six ou sept ans. Le Prophète r, lors de son absence, désigna à deux reprises l’aveugle Umm Maktûm pour conduire la prière à Médine
* Il est admis que l’imâm, que sa purification soit faite avec de l’eau ou le tayammum, puisse prier debout au moment où les personnes dont il dirige la prière sont assises, et inversement. ‘Amrû Ibn al-‘äç a conduit la prière d’un groupe alors qu’il ne s’était purifié qu’avec le tayammum.
L’Envoyé de Dieu, étant malade, pria assis derrière Abû Bakr qui se tenait debout. Lui-même dirigea la prière assis alors que les croyants étaient derrière lui en position verticale. Ensuite, il leur fit signe de s’asseoir.
* Il est à noter que l’orant peut prier derrière un imâm et après refaire cette même prière en tant qu’imâm d’un autre groupe. Cette seconde prière est considérée pour lui comme surérogatoire.
Ce fut ainsi que Mihjân Ibn al-Adra’ se rendit à la mosquée alors qu’il s’était déjà acquitté de sa prière à la maison. L’Envoyé de Dieu l’invita à prier avec l’assemblée des gens et d’inscrire son acte dans le cadre des prières volontaires.
* La femme a la capacité de diriger la prière d’autres femmes. Aïsha a assumé cette tâche. Il en fut de même d’Umm Salma.
La femme peut également faire l’appel de la prière chez elle. Ce fut ainsi que le Prophète r autorisa Umm Waraqa d’effectuer l’adhân aux membres de sa famille et de conduire leurs prières légales.
A noter également que le professeur Mohammed Hamidullah à écrit dans son livre sur la vie du Prophète r que Umm Waraqah Bint Abdallah Ibn al-Hârith était désignée Imam de son quartier par le prophète r et qu’elle dirieait la prière même des hommes. (Le prophète de l’islam T. 1. P. 165. chap. : 316-317).
2. La position de l’imâm et des orants:
* Il est détestable que l’imâm se situe en un endroit surélevé par rapport aux orants. Ceci est confirmé par Abû Mas‘ûd al-Ançâri qui a dit que le Prophète r déconseilla à l’imâm de se placer sur quelque chose qui l’élève au-dessus de ceux qui se trouvent derrerière lui. C’est pourquoi, lorsque le premier nommé vit Huddhayfa diriger la prière, debout dans un espace surplombant les orants, il le tira violemment par sa chemise.
* Lorsque deux personnes prient ensemble, l’une doit se placer à droite de celle qui dirige la prière. Si elles sont trois, l’imâm se place devant et les deux autres derrière lui. C’est ainsi que Jâbir a dit:
“Le Prophète r se leva pour prier. Je me suis placé à sa gauche. Il me prit par la main et il me fit placer à sa droite. Ensuite arriva Jâbir Ibn Sakhra qui se mit à gauche de l’Envoyé de Dieu. Celui-ci nous prit les mains et nous poussa jusqu’à ce que nous soyons derrière lui.”
* Si une femme assiste à la prière avec les hommes, elle ne s’aligne pas avec eux mais se tient légèrement à l’écart.
Si elle ne se conforme pas à cette règle, cette prière n’en reste pas moins valable, selon l’opinion de la majorité des théologiens.
Anas confirma ce point de vue en disant: “J’ai prié moi-même et Yatîm, à la maison, derrière le Prophète r. Ma mère Umm Salaym se plaça derrière nous”.
* L’imâm se tient devant de sorte qu’il se situe au milieu de ceux qui se trouvent derrière lui. Le Prophète r a dit: “Placez l’imâm au centre et comblez les vides qui existeraient entre vous”.
* Lorsque des femmes et des enfants se mêlent à la prière des hommes: les seconds se placent devant les premières. Ensuite, s’il n’y a qu’un enfant, celui-ci s’aligne avec les adultes.
Les femmes, pour des raisons de décence, se placent derrière.
Le Prophète r a dit: “Le bon alignement des hommes, c’est devant; et le plus mal, c’est de se retrouver derrière. Quant aux femmes, le bon alignement, c’est derrière; et le plus mauvais, c’est de se placer devant”.
* Il est recommandé à l’imâm d’ordonner aux orants de s’aligner convenablement et de combler les vides qu’ils aperçoivent devant eux avant d’entamer la prière.
Le Prophète r avait pour habitude de dire avant de commencer l’office: “Serrez-vous les uns contre les autres (tarâçû) et alignez-vous convenablement (i‘tadilû)”. Il précisa : “Nivelez vos rangs car le nivellement complète la prière”.
Pour ce faire, l’Envoyé de Dieu donna cette explication, selon ce que rapporta Ibn ‘Umar: “Il n’y a pas de pas plus grand et de plus méritoire que celui que fait l’homme vers un intervalle et le comble”.
* Il est souhaitable, dans la mesure du possible, de se placer au premier rang et à l’aile droite, pour s’acquitter de la prière en groupe.
Constatant que certains de ses compagnons se plaçaient loin derrière lui au moment où il dirigeait la prière, le Prophète r leur fit cette remarque :
“Avancez et priez derrière moi et que ceux qui sont derrière vous, vous prennent comme imâms. Aussi longtemps que les gens reculeront, Dieu les acculera au dernier rang”.
Aïsha a rapporté cette parole du Prophète r: “Dieu et les anges prient sur les orants qui se situent à l’aide droite de l’asssemblée”.
La fonction de l'imâm
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