Le comportement de l'orant


1. L’intérêt de la prière en groupe
L’intérêt de la prière en groupe (çalâtul jamâ‘a) et la manière de se rendre à la mosquée en vue de s’acquitter de son obligation.
 La prière en groupe est une sunna impérative (mu’akkada). Son exposé aurait du être placé dans l’une des parties précédentes. Toutefois, vu son importance, elle a droit à un traitement spécial.
 De nombreux hadîhs mettent en évidence ses avantages. Notons l’un d’entre eux: “La prière en groupe est supérieure à la prière individuelle de vingt cinq degrés”.
 Apportons plus de clarté à son dire, l’Envoyé de Dieu a dit: “La prière d’un homme avec un autre est plus pure que celle effectuée tout seul. Sa prière avec deux personnes est plus pure que celle accomplie avec une seule personne. Plus il y a de monde et davantage cette prière est désirée par Dieu”.
 S’il est bien du devoir du Musulman de s’acquitter des prières légales dans une mosquée ou dans un tout autre lieu mais en s’insérant dans une assemblée de croyants, il en est pas de même de la femme.
 Certes, il lui est permis de le faire. Cependant, il est préférable pour elle qu’elle effectue ses obligations religieuses chez elle.
Le Prophète r a dit à ce sujet: “Il n’est pas interdit aux femmes de se rendre à la mosquée mais leur chez soi est mieux pour elles”.
 En se rendant à la Mosquée, l’orant doit le faire dans le calme et la sérénité. Autrement dit, la précipitation est détestable (makrûh) parce que dès qu’il quitte sa maison en direction d’un lieu du culte, il est déjà considéré comme étant dans un état de prière. Le Prophète r, selon Abû Hurayra, a dit à ce sujet:
 “Lorsque vous entendez l’appel répété de la prière (al-iqâma), marchez sereinement et dignement. Ne vous précipitez pas. Si vous n’arrivez pas à temps, priez toutefois avec l’assemblée et ensuite complétez votre prière (en comblant le retard)”.

2. La prière derrière un imâm
 a. Allègement du temps de la prière: Il est louable que l’imâm allège la prière de manière à ne pas mettre dans la gêne des orants. A ce propos, le Prophète r a dit, selon Abû Hurayra: “Si l’un de vous dirige la prière des gens, qu’il allège la prière car parmi eux il pourrait se trouver des faibles de constitution physique, des malades, des personnes âgées. Si chacun prie pour soi, qu’il mette alors le temps qu’il voudra”.
 Il est bien entendu que par allégement, il ne convient pas de comprendre d’écourter l’office en l’amputant d’un de ses éléments. Ce fut ainsi que l’Envoyé de Dieu, voyant quelqu’un prier sans terminer sa prosternation, lui ordonna de refaire sa prière. Il a dit, en une autre circonstance: “Dieu ne regarde pas celui qui ne courbe pas son échine dorsale au moment de la inclination et de la prosternation”.
 b. Prier lentement pour attendre les retardataires: Cependant, il est bon que l’imâm prolonge quelque peu la première rak‘a afin de permettre aux retardataires d’arriver à temps et de bénéficier de l’avantage procuré par la prière en groupe. Il est même recommandé de se maintenir plus longtemps incliné ou assis avant l’acte final s’il sent l’arrivée d’un orant.
 Sur ce plan, Ahmad, Muslim, Ibn Mâja et an-Nisaï rapportent ce témoignage d’Abû Saïd: l’iqâma, étant en cours, il était possible à l’orant d’aller aux toilettes, de faire ses petites ablutions et de rejoindre l’assemblée, alors que l’Envoyé de Dieu n’avait pas encore achevé la première rak‘a parce qu’il en allongeait le temps.

3. L’obligation de suivre les actes de l’imâm:
 C’est un devoir pour l’orant que de suivre les actes de l’imâm. Il est illicite de devancer ses mouvements. D’après Abû Hurayra, le Prophète r a dit:
“L’imâm est fait pour diriger la prière. Ne faites pas le contraire de ce qu’il fait. S’il dit “Allâhu Akbar”, faites-en de même. S’il s’incline, inclinez-vous. Lorqu’il dit: “Dieu a entendu celui qui Le loue”. Dites à votre tour: “Mon Dieu, à Toi la louange”. Quand il se prosterne, prosternez-vous. S’il prie assis, priez également tous assis”.
 Mettant en garde ceux qui s’en dispensent, l’Envoyé de Dieu a dit:” L’un de vous ne craint-il pas en relevant sa tête de la prosternation avant l’imâm, que Dieu transforme sa tête en celle d’un âne ou métamorphose son image et lui donne l’apparence d’un âne?”
 Enfin, rappelons ce témoignage d’Anas qui rapporta cette parole du Prophète r : Ô vous les gens ! je suis votre imâm. Ne me devancez ni dans la inclination et la prosternation, ni dans le redressement du corps et la position assise, ni même en quittant les lieux.

4. Ce que doit faire le retardataire:
 Que l’orant, qui arrive en retard à la mosquée au moment où l’imâm a dit “Allâhu Akbar”, fasse à son tour le takbîr et commence sa prière. S’il le trouve en pleine prosternation, il se prosterne mais il ne doit pas considérer avoir effectué une rak‘a. “En venant à la prière alors que nous sommes prosternés, prosternez-vous mais ne comptez rien”, a dit le Prophète r. Il n’en reste pas moins que le retardaire doit continuer la prière derrière l’imâm jusqu’au salut final.
 Lorsqu’il se lève pour accomplir et compléter sa prière, il refait le takbîr. Par contre, s’il atteint la première inclination, il s’incline à son tour et suit l’imâm: la rak‘a lui est comptée comme telle. “Celui qui atteint la première rak‘a, a atteint toute la prière”.

5. Les raisons motivant l’absence à la mosquée:
 Certaines circonstances peuvent empêcher l’orant de s’acquitter de la prière en groupe à la mosquée:
 * La pluie, le froid, la canicule: Jâbir a dit que le Prophète r conseilla ceux qui le voulaient de prier chez eux les jours de fortes pluies. La même dispense est accordée lorsque le vent souffle violemment et aussi à ceux que les ténèbres de la nuit effraient. Tous les ‘uléma sont d’accord sur cette question.
 * Quand le manger est déjà posé à table: le Prophète r a dit: “ Si l’un d’entre vous est en train de manger, il n’a pas à se presser. Qu’il attende jusqu’à ce qu’il termine, quand bien même entend-il l’iqâma”.
 * Quand l’orant a un fort besoin d’uriner ou de faire un pet et qu’il se retient pour avoir la possibilité d’aller prier à la mosquée. A ce sujet, Aïsha a dit que l’Envoyé de Dieu décourageait ceux qui s’abstenaient de se soulager. Il est préférable voir recommander de se soulager, puis de renouveler ses ablutions.

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