Pourquoi devons nous étudier la biographie du Prophètes Mohammed?


L’étude de la biographie du prophète nous permet de saisir le contenu du message divin à savoir le coran et la sunna. L’étude du contexte sociologique et historique de la révélation, du vécu du Prophète et des conditions socioculturelles de la péninsule arabique nous permet de mesurer l’apport de l'islam aux niveaux théologique, spirituel, juridique et culturel.

On peut apprendre à travers la biographique du prophète (prière et salut sur lui) la grandeur de cet homme qui a été élu et choisi pour transmettre le dernier des messages : le message de l'islam.


1) Pour saisir et comprendre la finalité du message, il faut revenir à la vie du Prophète (prière et salut sur lui) pour les raisons suivantes :


Le Prophète avait un rapport au texte sacré très particulier qui nous permet de comprendre la portée de ce message. Ce message s’adresse en premier lieu au prophète et on peut lire dans plusieurs versets, qui dépasse les 350, cette injonction « dis » ; « dis ô prophète » :


• [Dis : "Si l'Ultime demeure auprès de Dieu est pour vous seuls, à l'exclusion des autres gens, souhaitez donc la mort [immédiate] si vous êtes véridiques !"] (2/94)
• [Ils ont dit : "Soyez Juifs ou Chrétiens, vous serez donc sur la bonne voie". - Dis : "Non, mais suivons la religion d'Abraham, le modèle même de la droiture et qui ne fut point parmi les Associateurs".] (2/135)
• [S'ils te contredisent, dis leur: ‹Je me suis entièrement soumis à Allah, moi et ceux qui m'ont suivi›.] (3/20)
• [Dis: ‹La jouissance d'ici-bas est éphémère, mais la vie future est meilleure pour quiconque est pieux. ›] (4/77)
• [Dis : "Je ne vous demande pas pour cela de salaire". Ce n'est qu'un rappel à l'intention de tout l'univers]
• [Et dis à Mes serviteurs d'exprimer les meilleures paroles, car le Diable sème la discorde parmi eux.] (17/53)
• [Dis: ‹Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d'Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c'est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux›.] (39/53)
• [Dis : "Que vous en semble ? Qu'Allah me fasse périr ainsi que ceux qui sont avec moi ou qu'Il nous fasse miséricorde, qui protégera alors les mécréants d'un châtiment douloureux ?".] (67/28)


Dans d’autres versets, le passage par le prophète est indispensable pour connaître la réponse au problème posé. Le verset suivant nous donne l’exemple :


• [Ils t'interrogent : "Qu'est-ce qu'on doit dépenser ?" - Dis : "Ce que vous dépensez de bien devrait être pour les pères et mère, les proches, les orphelins, les pauvres et les voyageurs indigents. Et tout ce que vous faites de bien, vraiment Dieu le sait".] (2/215)
• [Ils t'interrogent sur le vin et les jeux de hasard. Dis : "Dans les deux il y a un grand péché et quelques avantages pour les gens; mais dans les deux, le péché est plus grand que l'utilité". Et ils t'interrogent : "Que doit-on dépenser (en charité) ?" Dis : "L'excédent de vos biens." Ainsi, Dieu vous explique Ses versets afin que vous méditiez] (2/219)


Ce dialogue, cet échange qui met le prophète au milieu de la transmission du message nous montre l’importance du passage par le prophète pour comprendre la finalité et la portée du texte sacré.
Le Prophète (prière et salut sur lui) était le premier à qui s’adressait le message. Il avait le devoir de le comprendre et de saisir son sens, de le transmettre et de l’appliquer. La façon dont il a appliqué le message, la façon avec laquelle il a vécu ce message nous éclaire et nous aide à comprendre ce dernier.
La vie du Prophète (prière et salut sur lui) nous permet de distinguer le contextuel de l’universel dans le message.
Face à un texte sacré, que ce soit le Coran ou la Sunna, il y a une partie qui a une visée immédiate, elle s’adresse à la population de l’époque et interroge sa particularité. Cette visée ne peut être considérée comme un message universel qui s’adresse à toute l’humanité dans sa diversité, sa pluralité et à travers toutes les époques.

Il y a d’autres versets qui ont une portée universelle qui s’adressent à tous les hommes quels que soient les temps, quels que soient les milieux. Les enseignements des textes sacrés ne sont pas désincarnés, abstraits, des traités de philosophie qui n’interagissent pas avec les milieux et qui ne prennent pas en considération le contexte.
Pour changer la société arabe préislamique, le Coran a pris en considération les éléments de son contexte. La Révélation du Coran a pris en considération les variantes linguistiques de l’époque. C’est ainsi que le Coran a été révélé selon 7 variantes qui épousaient le parler de l’époque. Ainsi pour faciliter sa mémorisation, le Coran a pris en considération une réalité qui s’imposait. Pour mieux l’apprendre il fallait qu’il soit dans la variante du dialecte de la population en question.
D’autres éléments nous montrent que le contexte a été pris en considération. Au début de l’Islam certains versets autorisaient certaines pratiques. Puis, progressivement à l’évolution de la société musulmane primaire, les enseignements se développèrent et ce qui était permis devint interdit. Ou ce qui était interdit pour des raisons particulières devint permis car l’obstacle ou la crainte n’existant plus.
Le Coran ne s’empêche pas d’utiliser des éléments du contexte et du quotidien. C’est ainsi qu’en exhortant les musulmans à se défendre, il leur demande de ne rien oublier ne serait-ce que les ficelles et les cordes pour attacher les bêtes. Le fait de faire allusion aux bêtes ou aux cordes n’est pas voulu en soi et n’a pas une portée universelle.
Un autre point très important que peut nous livrer la vie du Prophète (prière et salut sur lui), c’est la notion de l’équilibre dans la vie du musulman.
Sans une connaissance approfondie de la vie du Prophète (prière et salut sur lui) on ne peut pas comprendre la notion d’équilibre. On ne peut comprendre l’équilibre qui doit exister entre, d’un côté, le fait d’œuvrer pour le développement de la vie pour le progrès en profitant des bienfaits de ce bas-monde et, d’un autre coté, cet appel au détachement dans l’élévation ; cette distanciation qu’il faut avoir avec ce bas-monde en se préparant pour l’au-delà.
La richesse en Islam n’est pas un mal en soi. Pour accéder au bonheur éternel, le musulman n’est pas obligé de renoncer aux biens matériels de ce bas- monde. On voit et comprend cet équilibre à travers le modèle prophétique.


L’équilibre entre les différents devoirs :


• le devoir envers Allah : le fait d’être Lui être reconnaissant, de L’adorer, de L’aimer, de Le craindre
• le devoir envers les hommes : le fait d’être juste, d’aider, de promouvoir la justice et la paix.
• les devoirs envers ses parents, ses enfants, sa femme et les devoirs envers soi-même.
On en prend pour preuve cette parole extraordinaire du Prophète (prière et salut sur lui) : « Ô Abou Dhar, ton corps a un devoir, tes yeux ont un devoir, ta femme a un devoir vis-à-vis de toi, donne à chacun ce qu’il lui revient. »


A la lecture de ce verset coranique : « et sachez que vos biens et vos enfants ne sont qu’une épreuve et qu’auprès de Dieu, il y a une énorme récompense. » on peut déduire plusieurs informations et enseignements, mais seules sont valables les déductions qui concordent avec la vie du Prophète (prière et salut sur lui).
C’est ainsi qu’on peut, à tort, déduire que les biens et les enfants sont une épreuve, donc il faut s’en éloigner pour éviter cette épreuve, et par conséquent, il ne faut pas avoir d’enfant et il faut s’éloigner des biens de ce bas monde.
Mais la vie du Prophète (prière et salut sur lui) nous enseigne que cela doit être compris dans le sens de l’équilibre, que l’excès de l’amour des enfants, et des biens de nous éloigne de Dieu, de notre devoir envers les autres et il faut être équilibré même dans son amour.
La vie du Prophète (prière et salut sur lui) nous enseigne la science des priorités. Face à plusieurs devoirs, le musulman se voit hésitant entre telle et telle obligation, tel ou tel devoir. Et la vie du Prophète nous montre comment on peut faire un discernement qui nous permet de hiérarchiser les actes, y compris les actes d’adoration.


2) Le deuxième point c’est l’apport théologique spirituel juridique et culture de l’islam.
A la lecture de l’histoire des tribus arabes, de leur mode de vie, de l’état de faiblesse et d’égarement, on s’aperçoit de l’apport énorme qu’a produit la Révélation. Mais cette importance ne peut se révéler qu’à travers la lecture du contexte de l’Arabie de l’époque.
C’est ainsi qu’on s’aperçoit de l’énorme changement qu’a apporté l’Islam et qui a été initié par le prophète (prière et salut sur lui). La vie tribale des arabes qui imposaient une allégeance infaillible et totale à la tribu et à son chef a engendré des guerres et des troubles énormes qui ont plongé cette région dans le chaos total.
La décadence morale et le culte des pierres a amplifié ce chaos.
De cette terre où régnaient l’ignorance, l’égarement et la division va rayonner l’unicité de Dieu, l’amour de l’autre et le progrès pour toute l’humanité. On ne peut mesurer l’importance de ce changement qu’à la lecture de l’histoire, de la vie du prophète (prière et salut sur lui) et du contexte de la Révélation.


3)
En plus l’étude de la vie du prophète nous permet d’approcher la grandeur de cet homme. La vie du Prophète (prière et salut sur lui) nous renseigne sur sa grandeur. Sur les différents aspects de sa vie, un homme pas comme les autres, il a atteint le sommet de la perfection humaine.
C’est un homme en qui toute personne peut trouver un modèle ; c’est un père de famille qui veille sur l’éducation de ses enfants ; c’est un mari tendre et soucieux de ses femmes ; c’est un chef, un dirigeant, un président, un gouverneur, un homme politique, un homme qui met tout en œuvre pour le bonheur de sa communauté, de son pays et de sa nation.
C’est un homme qui oeuvre pour le bien de l’humanité, pour le bonheur et l’épanouissement de l‘Homme ; c’est un adorateur qui passe ces journées à jeûner, ses nuits à prier, et qui sans cesse invoque le nom d’Allah. C’est un homme très doux et très souriant qui ne se met jamais en colère. Son sourire, disaient ses compagnons, ressemblait au clair de lune.
C’est un homme patient, endurant que ses compagnons décrivent comme étant celui qui ne connaît ni fatigue, ni faiblesse et lorsqu’il y a un danger, il est toujours devant, toujours là où il faut.
C’est un homme de dialogue qui a signé la première constitution, qui a mis en place les règles de la vie commune entre les musulmans et les autres religions, la religion juive en l’occurrence.
C’est un homme de conciliation : pour preuve lorsqu’il rentre victorieux à la Mecque trouvant ses compagnons et son oncle tués par ses ennemis, ses détracteurs, ces derniers viennent à son encontre en s’attendant au pire mais il leur dit : « partez vous êtes libres ».
C’est un homme très généreux, au point que lorsqu’un faible, un pauvre lui demande l’aumône alors qu’il n’a rien sur lui, il demande à ses compagnes « quelqu’un peut me prêter pour que je puisse faire une aumône ». Une fois un compagnon exacerbé par ce comportement lui dit : « mais Dieu ne t’a pas imposé de t’endetter pour faire une aumône » Mais Abou Bakar assiddiq, son ami et son compagnon préféré, répliqua par une parole qu’il a apprise du prophète (prière et salut sur lui) en disant : « Donne pour Dieu et ne crains rien ». Alors le prophète donna à ce pauvre. Un homme face à qui, sur tous les plans, on est devant un sommet.


D'après le site de l'union des organisations islamiques de France