Les six millions de musulmans vivant en France jeûnent à l’unisson avec un milliard d’autres à travers le monde. Ce soir, à la mosquée, il y a plus de monde que d’habitude. Il ne reste qu’une dizaine de minutes avant l’appel à la prière. L’effervescence commence. Les gens entrent dans la salle de prière et s’installent. Ils attendent. Une ambiance de paix et de générosité s’installe aussi. Générosité dans le sourire et dans les gestes. C’est la détente. Les fidèles vivent, comme moi, la magie qui entoure ce mois de Ramadan.
L’appel à la prière retentit. Les rangs se forment et se serrent, toujours de manière linéaire. Les fidèles s’activent et ceux qui font encore leurs ablutions se pressent pour ne rater aucun moment. Je m’avance, je me place, je m’installe et la prière commence. Le silence prend aussi sa place et la voix douce et apaisante de l’imam berce les coeurs de chacun et de chacune ; une voix à la sonorité envoûtante, dramatique, magique, intime, une sonorité qui a traversé les siècles.
Il est l’heure de la résistance, de la persévérance, de l’effort, de la lutte, pour être plus homme, pour être plus femme. Cette résistance te met face à tes limites, celles de ton humanité, celles de ton corps ; cette résistance te montre ta force, celle de ton coeur et de ton esprit. A chacun de savoir la saisir et l’utiliser. Les prières continuent et plus elles s’enchaînent, plus on se sent proche de quelque chose, de soi sans doute… On se connaît mieux et on intensifie ce sentiment pour être mieux, c’est tout. Voilà le vrai sens du Ramadan : devenir meilleur durant ce mois et le rester, parce qu’on en sort toujours avec une force en plus.
Dire la vérité, toujours et qu’importe le prix à payer. L’essentiel est d’être en paix avec soi-même. Les choses enfouies au fond de soi doivent sortir et te libérer. C’est nécessaire. J’ai eu un signe. Je prie pour ce signe. Je prie pour toi, toujours, jusqu’à la fin, jusqu’à la mort… L’enfer sur terre vaut la peine d’être vécu, si le bonheur pour l’éternité est au bout. Tout affronter pour se libérer, être vrai pour toucher la cohérence et être sincère pour vivre l’amour, le vrai, celui qui ne tue pas, celui qui ne dénature pas, celui qui ne détruit pas. J’ai voulu un signe. J’ai eu un signe, violent et douloureux. Je prie pour ce signe, je prie pour toi, jusqu’à la fin…pour te retrouver In Shâ Allah, dans l’Eternité.
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